Implantations des politiques sociales québécoises de soutien à domicile des aînés : Une analyse critique pour mieux comprendre les enjeux liés au bénévolat

Authors

  • Julie Castonguay Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke CHU de Québec – Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec
  • Marie Beaulieu Faculté des lettres et sciences humaines et École de Service social, Université de Sherbrooke Centre de recherche sur le vieillissement, CSSS-IUGS Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées
  • Andrée Sévigny CHU de Québec – Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec Département de médecine familiale et de médecine d’urgence, Université Laval Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA)

Keywords:

Politiques sociales, Soutien à domicile, Personnes aînées, Bénévolat, Organismes à but non lucratif

Abstract

Résumé

Les organismes communautaires québécois, acteurs indispensables du soutien à domicile des aînés, éprouvent un problème de recrutement et de fidélisation des bénévoles. Dans un contexte de vieillissement démographique et de reconfiguration de l’État où l’on fait de plus en plus appel au tiers secteur, cette situation est critique. Le fonctionnement de ces organismes repose essentiellement sur l’action bénévole, alors que la pérennité de cette dernière fait l’objet d’une inquiétude croissante. En effet, les Québécois sont historiquement moins susceptibles de s’engager bénévolement que les résidents des autres provinces canadiennes. Le Québec enregistre le taux de bénévolat le plus faible au Canada et il s’agit de la seule province où le nombre moyen d’heures de bénévolat est inférieur à la moyenne nationale.Un engagement bénévole moins élevé au Québec en comparaison aux autres provinces canadiennes s’expliquerait en partie par le régime providentiel de politiques publiques. Or, de quelle façon le contexte sociopolitique influence-t-il l’engagement bénévole dans le domaine du soutien à domicile des aînés au Québec? Pour répondre à cette question, cet article pose un regard critique sur l’implantation de trois politiques sociales et d’un cadre d’orientation qui ont marqué l’histoire du soutien à domicile au Québec, en mettant l’accent sur ce qui concerne les bénévoles et les organismes communautaires œuvrant dans ce domaine. Cette analyse permet ensuite de dégager deux enjeux récurrents, toujours d’actualité et qui ont une influence importante sur l’engagement bénévole : le financement et le partenariat entre les acteurs du soutien à domicile d’aujourd’hui.

 

Abstract

Quebec community organizations which are indispensable to insure home support for seniors, are experiencing problems with recruitment and retention of volunteers. This is of crucial importance in the context of an aging population and of a restructuration of the State, which relies more and more on the tertiary sector.  These organizations’ day to day activities is essentially dependent on the work of volunteers, at a time when its continuity is no longer assured. Indeed, Quebeckers are historically less likely to volunteer than residents from other Canadian provinces and territories. Quebec has the lowest volunteer rates in Canada and is the only province where the average of volunteer hours is below the national one.

A lower rate of volunteerism in Quebec compared to other provinces could be explained by the welfare regime of public policy. What role does the sociopolitical context play in the rate of volunteer engagement for home support for seniors in Quebec? To answer this question, this article focuses a critical lens on the establishment of three social policies and one orientation framework which have marked the history of homecare in Quebec, particularly as it relates to volunteers and community organizations working in this field. This analysis will allow two recurring challenges to emerge, always relevant and which have a significant influence on volunteer engagement: funding and collaboration between stakeholders in home support for seniors today.

 Keywords: Social policies; home care; seniors; volunteerism; non-profit organizations

Author Biographies

Julie Castonguay, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke CHU de Québec – Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec

Julie Castonguay est travailleuse sociale professionnelle et étudiante au doctorat en gérontologie à l’Université de Sherbrooke. Elle détient une maîtrise en service social et un baccalauréat en psychologie obtenus tous deux à l’Université Laval. Sa thèse de doctorat porte sur les freins et leviers de l’engagement bénévole des baby-boomers dans les organismes communautaires en soutien à domicile des aînés. Depuis 2009, elle travaille comme assistante de recherche au Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec du CHU de Québec. Elle a ainsi eu l’opportunité de participer à de nombreux projets de recherche portant notamment sur l’action bénévole dans le domaine du soutien à domicile des aînés en perte d’autonomie ou en fin de vie.

Marie Beaulieu, Faculté des lettres et sciences humaines et École de Service social, Université de Sherbrooke Centre de recherche sur le vieillissement, CSSS-IUGS Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées

Marie Beaulieu, Ph.D., est professeure titulaire à l’École de Service social et titulaire de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées. Elle est aussi chercheure au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS. Gérontologue sociale, elle s’intéresse au travail social gérontologique, aux théories du vieillissement et aux approches qualitatives. Ses travaux portent notamment sur la maltraitance, l’insécurité, la victimisation des aînés, le déploiement du programme des Villes amies des aînés de l’Organisation mondiale de la Santé (participation, sécurité et santé) et sur la fin de vie. Marie Beaulieu est membre du Conseil national des aînés, représentante de l’Amérique du Nord à l’International Network for Prevention of Elder Abuse et active au sein d’autres regroupements nationaux et internationaux.

Andrée Sévigny, CHU de Québec – Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec Département de médecine familiale et de médecine d’urgence, Université Laval Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA)

Andrée Sévigny est travailleuse sociale et professeure associée au département de médecine familiale et de médecine d’urgence de l’Université Laval. Elle est chercheure membre du Centre de recherche du CHU de Québec et du Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec. Elle est également directrice adjointe de l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval. Elle est membre du Réseau international de recherche sur l’âge, la citoyenneté et l’insertion socio-économique (RÉIACTIS). Ses travaux portent majoritairement sur la participation sociale des aînés, notamment sur le bénévolat auprès des aînés en perte d’autonomie ou en soins palliatifs vivant à domicile.

Published

2015-12-30

How to Cite

Castonguay, J., Beaulieu, M., & Sévigny, A. (2015). Implantations des politiques sociales québécoises de soutien à domicile des aînés : Une analyse critique pour mieux comprendre les enjeux liés au bénévolat. Canadian Review of Social Policy Revue Canadienne De Politique Sociale, (72/73). Retrieved from https://crsp.journals.yorku.ca/index.php/crsp/article/view/38016

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